lundi 7 décembre 2015

LE SAVIEZ-VOUS?


Si la plupart des vaches salers sont acajou, certaines..... sont noires!

Yes Salers cows can be black!

Les salers noires ne sont pas sans rappeler les taureaux et taurillons espagnols ou portugais.
Reconnue pour ses qualités exemplaires et largement exportée, la race salers tire ses origines dans la nuit des temps.
Les avis divergent concernant l'origine de la vache rouge. Pour autant, les spécialistes s'accordent sur le fait que toutes les races bovines « blondes et rouges » sont issues de « Bos Taurus », boeuf européen et proche-oriental. Une première hypothèse avance que ses ancêtres auraient franchi les Pyrénées à l'Antiquité, lorsque le peuple ibérique s'est déplacé. L'existence, par ailleurs, de races présentant des caractéristiques similaires à la salers en Espagne et au Portugal tend à étayer cette version.
Le doute s'installe, néanmoins, au regard d'un élément indéniable : les peintures rupestres trouvées dans la grotte de Lascaux. De fait, si celles-ci représentent ours, mammouths ou bisons, elles montrent également des vaches rouges que les archéologues ont clairement identifiées et qui, par leur forme, leur couleur et leurs cornes, s'apparentent bel et bien à la salers. Cela laisse supposer que nos lointains ancêtres s'étaient établis avec leurs troupeaux aux abords de la Dordogne et de la Vézère, tout proches de la Haute-Auvergne.
Au fil du temps, la race semble s'être affaiblie et avoir dégénéré, jusqu'aux travaux entrepris au début du XIX e siècle par Louis Furcy Grognier puis par Ernest Tyssandier d'Escous.
Une autre souche :
 Le premier, dans ses recherches, prouve que la vache rouge a de tout temps régné sur la terre cantalienne. Le second a repris le flambeau et s'est attaché à parfaire la race par des croisements judicieux . Pour autant, dans sa quête de perfection, le sagranier a occulté un fait étonnant et prouvé : l'existence d'une autre souche, à la robe noire, qui surgit avec plus ou moins de régularité dans les troupeaux cantaliens. Sans doute arrivée en même temps que la rouge, la salers noire possède les mêmes attraits et a été sauvée in extremis par une poignée d'éleveurs. Guy Gensonnie, à Chalvignac, est de ceux-là.
« Une première noire est née dans mon exploitation en 2003 alors que ses parents étaient rouges. » L'éleveur, curieux, fait alors l'acquisition d'une autre génisse, d'un taureau à la robe sombre et possède à ce jour 35 mères allaitantes et 15 génisses noires.
Considérée comme porte-bonheur « Elles ont des vieilles racines intéressantes, poursuit-il. Elles donnent plus de lait et sont encore plus maternelles que les rouges. » Passionnés, les quelques éleveurs qui s'intéressent à la noire suivent le chemin autrefois tracé par Tyssandier d'Escous et entendent bien protéger une race parfaitement pure. « Elles ne sont pas trafiquées », ajoute Guy Gensonnie. Et, pour éviter tout risque de consanguinité, l'éleveur pratique des croisements avec des taureaux acajou, destinés à améliorer la génétique de son cheptel.
La naissance inopinée d'un veau noir a toujours intrigué et se trouve, de ce fait, mêlé à la légende. Autrefois, un vieil adage disait : « Dans un troupeau salers, au bout de cent ans, une noire revient derrière la porte de l'étable. » Considérée comme porte-bonheur, on en offrait une aux jeunes mariés, symbolisant le point de départ de leur futur métier.
Sources. « Des origines de la salers » de Jean Garrigoux. « La race bovine de Salers » de Michel Peythieu (Revue de la Haute-Auvergne, tome 70). Témoignages de Guy Gensonnie et de Daniel Freyssinier.
Yveline David
LA MONTAGNE

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